Qu’est-ce que la zone de confort ? … ou comment éviter d’étouffer dans son propre t-shirt ?
Mais en fait ? Qu’est-ce que la zone de confort ?
Vous avez peut-être déjà entendu parler de l’expression « zone de confort » dans une citation ou l’autre que vous avez pu croiser sur les réseaux sociaux ? « La vie débute hors de ta zone de confort », « Les grandes choses ne se produisent jamais dans la zone de confort », « Hors de la zone de confort, c’est là où la magie opère » … Mais qu’est-ce que la zone de confort ? Comment fonctionne-t-elle ? Pourquoi est-ce parfois difficile d’en sortir ? C’est ce que nous allons voir dans cet article ou je vais tenter de vous dresser un portait détaillé de ce qu’est la zone de confort.« J’ai tout pour être heureux. Une femme, des enfants, un travail qui me plait, une superbe maison, pleins d’amis … mais pourtant je ne le suis pas. C’est fou non ?!? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? « .
Ce type de témoignage, je l’entends fréquemment dans mon cabinet. En creusant un peu, la personne me confie généralement que bien qu’il y ait quelques accrocs sans gravité dans son quotidien, tout roule pour elle. Elle se sent juste à l’étroit dans cette vie bien huilée qui est la sienne. Comme si elle étouffait dans sa vie aux couleurs de l’arc-en-ciel qu’elle a pourtant souhaité obtenir de tout son cœur.
La bonne nouvelle, c’est que tout va très bien ! Vous êtes on ne peut plus normal. Rassurez-vous !
Nous sommes par essence des explorateurs
Observez un enfant de moins de 2 ans. Comment fonctionne-t-il lorsqu’on le laisse un peu s’occuper tout seul ? S’il se sent en sécurité, il explore, découvre, essaie… Tout ce qu’il peut tester dans son environnement immédiat, il le teste. Y compris ce qui est dangereux. Et s’il a tout exploré là où il se trouve ? Il va voir un peu plus loin s’il ne peut pas trouver quelque chose d’autre qui serait intéressant à découvrir. Tous ne vont peut-être pas avoir la même attitude en termes d’intensité exploratoire, mais par contre, une chose est certaine c’est que tous explorent. Ils explorent non seulement leur environnement, mais aussi leurs limites, leurs capacités … En tant qu’adultes nous ne sommes pas si différents finalement… Enfin dans le fond. Parce qu’en surface, dans notre société, nos capacités exploratoires sont souvent assez limitées lorsqu’on se laisse happer par la routine quotidienne.
Rappelez-moi… Quand était-ce la dernière fois que vous avez choisi de vous lancer dans une activité pour sortir de votre routine ou pour vous challenger ? Pour tester vos limites (physiques, mentale …) ou vos capacités ? Volontairement ? En étant seul pour le faire ?
La zone de confort : je veux bien savoir comment on fait pour en sortir, mais c’est quoi en fait ?
En résumé, la zone de confort, c’est la zone qui comprend tout ce que vous considérez comme vos routines, vos habitudes, vos rituels. Elle vous permet de vous sentir en sécurité, parce que vous savez ce qui va se passer et comment ça va se passer, quand vous agissez dans cette zone. Elle est nécessaire à votre développement et à votre équilibre personnel et vous demande peu d’énergie, puisque tout ce qui en fait partie ne vous demande que très peu de capacité d’adaptation. C’est en quelque sorte une zone de repos en termes d’apprentissage et de gestion des imprévus.
L’exploration est l’un de nos programmes de base en tant qu’être humain. On est programmé pour ça et lorsqu’on ne l’utilise pas depuis longtemps, une partie de nous vient nous rappeler à l’ordre. Elle fait en sorte que nos routines, nos habitudes, nos rituels … Bref, tout ce qui constitue notre zone de confort, ait un petit goût de trop peu. Juste histoire de nous pousser à recommencer à explorer et à apprendre.
Ma zone de confort : c’est confortable juste parce que c’est du connu !
En fait dans notre zone de confort, il n’y a plus rien à apprendre. Nous savons très bien comment ça va se passer dans cette zone-là de notre vie. Si je fais « A », je vais obtenir « B ». Exemple : Si je fais mes courses dans mon supermarché préféré, je sais que je vais y trouver la majorité des produits que je cherche et qu’en principe, j’y serai en sécurité. Il y a peu de chance que dès que je passe la porte du magasin, je tombe sur une scène d’apocalypse digne de Walking Dead.
… mais ce n’est pas parce que c’est connu que c’est forcément agréable
Dans cette zone, nous devons peu nous adapter et nous pouvons fonctionner la plupart du temps en pilote automatique sans avoir à trop réfléchir pour faire ce que nous devons faire. Cela ne veut pas dire pour autant que ce qui y est vécu est nécessairement agréable. Le côté confortable vient seulement du fait que nous connaissons à l’avance le résultat que nous allons obtenir si nous agissons dans cette zone. Imaginons que je sois alcoolique et que je boive 2 bouteilles de vodka par jour. Je sais qu’au bout de la 2ème bouteille je vais probablement sombrer dans l’inconscience et passer au jour suivant (ce qui me permet accessoirement de ne pas trop penser à mes soucis). Pourtant, je déteste cette vie, je n’aime pas ce que je me fais subir et ce que j’impose aux autres. Ce n’est pas agréable pour moi de vivre cela, mais cela fait pourtant partie de ma zone de confort. C’est en quelque sorte sécurisant de savoir à quoi m’attendre lorsque je bois ces 2 bouteilles (je ne vais plus penser, je vais oublier mes difficultés et passer au lendemain) et surtout, je connais à l’avance le résultat que je vais obtenir en les buvant.
A quoi sert-elle ?
Elle est nécessaire à notre bon fonctionnement et nous permet de nous reposer.
Lorsque l’on vit trop de sollicitations extérieures, notre zone de confort nous permet d’économiser de l’énergie. Mais tout est une question d’équilibre. Si vous êtes candidat au burn-out et que vous en faites beaucoup, sans vraiment vous écouter, je vous conseillerais de rejoindre au plus vite votre zone de confort. A vous éparpiller sans vérifier vos réserves vous vous mettez en danger. Si par contre vous avez plutôt tendance à être casanier et à ne pas faire entrer l’inconnu et le changement dans votre vie, je vous inviterais dans ce cas à tenter l’aventure de la nouveauté.
Si je me repose trop… je vais avoir envie de bouger.
Imaginez-vous, vous êtes fatigué et vous décidez de vous asseoir dans votre fauteuil préféré. Vous êtes tellement bien !!! Maintenant imaginez-vous rester assis dans ce fauteuil une demi-journée, sans bouger d’un pouce et sans avoir quoi que ce soit à portée de main pour vous distraire ou vous occuper. Que va-t-il se passer ? Vous allez avoir une envie irrépressible de bouger, de faire « autre chose », de simplement ne plus être là… pas parce que fondamentalement vous êtes mal dans ce fauteuil, ou parce que vous n’aimez pas ce fauteuil (au contraire, c’est celui que vous préférez), mais simplement parce que ça fait trop longtemps que vous n’avez pas fait autre chose que d’être assis.
Si vous restez « assis » dans votre vie bien confortable, il va se produire la même chose. Aussi confortable votre vie soit-elle, vous allez avoir envie de vivre autre chose… et c’est tout à fait normal !
Si on devait la symboliser, on pourrait imaginer qu’avec le temps elle tend à « rétrécir » si on y reste trop longtemps. Provoquant ainsi un sentiment d’étouffement et d’étroitesse dans notre vie.
Cela fonctionne un peu comme si on portait un t-shirt 2 tailles au-dessus de notre taille habituelle et qui à force de le porter tendait à autorétrécir sur nous pour terminer par faire une taille 8 ans.
Tout le monde n’a pas la même résistance à l’inconfort que le rétrécissement de cette zone provoque lorsque l’on reste dedans. Certains développent une très bonne tolérance à l’inconfort leur permettant de passer parfois une vie entière sans avoir besoin de grands changements dans leurs routines quotidiennes. Tandis que pour d’autres le moindre signe de stagnation (quelques semaines peuvent suffire) va rapidement leur être insupportable.
Qu’est-ce qui rend la sortie de cette zone si compliquée ?
« Le système d’alarme » qu’elle contient. Cette alarme est en fait une émotion : la peur.
Elle nous dit : « attention, au-delà de moi, ta zone de confort, tu ne connais pas ! Ici tu sais ce que tu obtiendras comme résultat. De l’autre côté, tu peux soit être ravi du résultat, soit être déçu. Es-tu certain que c’est bien ça que tu veux ? Parce qu’il est encore temps de faire demi-tour si ce n’est pas le cas. «
La zone de confort est en effet « équipée » d’un système d’alarme qui nous avertit que l’on est en train de quitter ce que l’on connait pour nous diriger vers l’inconnu. Au plus on va s’approcher de cette zone inconnue, au plus l’alarme interne va retentir fort pour être bien certaine qu’on ait entendu le message qu’elle a à nous transmettre (c’est ce que représente le dégradé orange sur l’image).
Une fois que l’on est dans l’inconnu et que l’on a quitté notre zone de confort. L’alarme se tait à nouveau.
On est peut-être confronté à l’inconfort de l’inconnu, mais plus à la peur de ce que l’on pourrait vivre hors de notre zone de confort. Certains dont la peur de l’inconnu est plus forte que leur besoin de sortir de leur zone de confort préfèreront y rester. Quitte à payer le prix fort de vivre en permanence un inconfort lié à l’étroitesse de l’expérience qu’ils font de cette zone au quotidien.
Si cet article vous a plus, qu’il vous a déplu, que vous l’avez trouvé trop long, trop court, trop bleu … ou que vous souhaitez que je parle d’un sujet en particulier … Laissez-moi un commentaire.
Pour ceux qui se demandent : « mais comment est ce que je vais pouvoir faire concrètement pour sortir de ma zone de confort ? ». Je vous donne rdv la semaine prochaine pour un nouvel article intitulé : « Comment sortir de sa zone de confort en 10 astuces … et ne pas finir desséché dans son fauteuil ? » !
Challenge
Pour ceux qui ont envie d’aller plus loin et de se mettre directement dans le bain. Je vous propose un exercice ou plutôt, je vous lance un défi (vous vous souvenez ? J’adore les défis !). L’idée est de le prendre comme un jeu, avec légèreté. Et si vous le faites, faites le juste pour le fun ! Inutile de rajouter des contraintes à votre vie qui est certainement déjà bien chargée.
Pendant 15 jours : Prenez conscience de ce qui constitue vos habitudes et changez-en dès que vous le pouvez. Le temps d’une expérience pas plus. Faites-le autant de fois que vous en avez envie, mais en restant bienveillant avec vous-même. Pas besoin de vous persécuter pour atteindre une quelconque performance.
Exemple : je reviens du travail en empruntant un chemin que je n’ai pas l’habitude d’emprunter, je dis bonjour à une personne que je ne connais pas, je ne vais pas sur les réseaux sociaux pendant les 4 prochaines heures, je mets des vêtements colorés si je n’ai pas l’habitude de le faire…
Laissez place à votre imagination et faites appel à votre côté espiègle pour vous aider.
Si vous voulez en savoir plus l’attachement et les schémas exploratoires des enfants, vous pouvez consulter un article de référence très intéressant à ce sujet réalisé Mary Ainsworth
2 commentaires
Demain je change de magasin pour les courses 😂
Si ça se passe comme je le décris dans l’article, c’est plus prudent oui ! 😂